Boring of the colossus

Qui a joue a ce jeu, et surtout qui a aime? (je parle bien de Shadow of the Colossus)

Je viens de me le prendre d'occasion (il y a quelques semaines), et je comprends pas trop le delire...au risque de passer pour bas du front j'avoue que le concept me parait un peu creux...Certes le jeu a des qualites (nombreuses), et j'applaudis la prise de risque niveau gameplay, les beaux decors depouilles, l'ambiance triste et resignee, les musiques splendides, les confrontations avec les colosses (les mouvements de camera magistraux quand on grimpe sur la tete), l'immensite et la coherence du monde a explorer, le design des colosses, les balades a cheval, le cote epique et imposant de l'ensemble...
Mais tout de meme ca manque de guns dans ce jeu. Je suis a 11 colosses abattus (et une grosse crise de nerf contre le boss-araignee dans le desert), et j'apprecie le voyage bien rien ne me pousse vraiment a continuer si ce n'est la curiosite de voir la tete du prochain colosse. A voir mais pour l'instant j'ai plus l'impression de vivre une chouette petite experience que de decouvrir un chef d'oeuvre videoludique. Pour moi il temoigne surtout de la pauvrete de la production generale habituelle de ces dernieres annees en terme d'originalite.

Bon en fait je viens de chercher quelques images sur Google et ca donne envie d'y retourner. Je retire ce que j'ai dit.

C'est dur de te répondre :D Ton premier paragraphe est exactement ce qu'on aurait pu dire pour "faire l'éloge du jeu".
Moi je trouvais ça pas facile à jouer. Le gameplay était pas top. Mais c'est extrêmement jouissif. Après je dirais pas qu'il témoigne de la pauvreté des jeux actuels. Je les trouve très riches moi ! Y a beaucoup de copie parce que c'est ce qui se vend. Mais justement un petit shadow de temps en temps ça prouve que des studios arrivent à créer des choses super et originales.

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C'est une question importante ça : est-il possible de (ré)concilier le fun et l'originalité ? Le divertissement et l'innovation ? Le jeu et l'art ?

Typiquement, pourquoi est-ce qu'on termine God of War et pas Ico, alors qu'on sait / sent très bien que le second est carrément dans une autre ligue que le premier ?

Peut-être parce que les développeurs qui veulent faire dans le neuf, le beau et l'intelligent misent trop sur l'atmosphère (Ico, Colossus) ou la narration simple (Shenmue) ou la méta-critique tordue (Metal Gear) et qu'à l'arrivée on est plus spectateur que joueur (cf. les 3 millions de discussions sur le thème "Jeu vidéo et Cinéma, oppositions et convergences") ?

Je sais pas.
En tout cas, Shadow of the Colossus, c'est dur. Et puis comme les colossi sont finalement assez doux, on n'a pas envie de le tuer (ce qui est voulu, certes) mais comme on n'a rien d'autre à faire, ben on n'a plus tellement envie de progresser non plus !

Kitsune a écrit:C'est une question importante ça : est-il possible de (ré)concilier le fun et l'originalité ? Le divertissement et l'innovation ? Le jeu et l'art ?
Typiquement, pourquoi est-ce qu'on termine God of War et pas Ico, alors qu'on sait / sent très bien que le second est carrément dans une autre ligue que le premier

Là tu parles pour toi ! Moi j'ai fini Shadow of the Colossus et Ico mais pas God of War !
Après je pense que tu as quand même des jeux qui concilie fun et originalité (les jeux musicaux) ! Divertissement et innovation (boomblox) Jeu et art après c'est relatif...
Mais je pense que y a plusieurs axes de narration vidéo ludique. Quand des gens veulent "raconter une histoire" c'est souvent au détriment du joueur (MGS, Heavenly Rain...) vu que le joueur il veut souvent jouer vite et souvent. Ca laisse peu de place pour la narration. A moins de le faire en même temps ? Y a pas de jeux où on joue et le narrateur nous parle pendant tout ce temps.

Gloinn a écrit:Divertissement et innovation (boomblox).

ARF ! Ca me rappelle qu'on me l'a décrit comme l'Arnaque du siècle ! Bon, après j'ai pas vu non plus la vraie gueule du truc, mais les arguments de Scud étaient HYPER convaincants !
Les vendeurs de supermarchés, ils essaient toujours de te vendre des trucs périmés comme si c'était des nouveautés hi-tech !

Etant fan inconditionnel de Metal Gear Solid (quelqu'un se souvient peut être de mes figurines Solid Snake et Solidus), ça me dérange pas d'avoir une grosse partie narrative dans un jeu. Ayant joué à MGS 2, 3, 1 et 4 (dans cet ordre), Hideo Kojima a instauré des nouveautés de game play dans chacun de ses jeux. Alors oui on peut dire que c'est des mini séquences de jeux entrecoupé de cinématiques... mais il faut vraiment essayer MGS 4, c'est la grosse claque!

Gloinn a écrit:Là tu parles pour toi ! Moi j'ai fini Shadow of the Colossus et Ico mais pas God of War !

Arf ! ^^
Au-delà de mon cas personnel, c'est aussi pour illustrer l'idée avec deux jeux diamétralement opposés dans leur "philosophie" !

Quand des gens veulent "raconter une histoire" c'est souvent au détriment du joueur (MGS, Heavenly Rain...) vu que le joueur il veut souvent jouer vite et souvent. Ca laisse peu de place pour la narration.

C'est pas tant la "place" de la narration que sa qualité je trouve. J'ai tendance à penser que les gens qui font des jeux qui se veulent novateurs ne sont pas assez audacieux au niveau de la narration justement. Pour moi, le fait que Ico et SotC puissent se résumer à "je sauve la princesse" (soit l'argument original de Donkey Kong), c'est quand même le signe d'un enfermement (ou d'une paresse) intellectuel(le).

Pourquoi est-ce que dans SotC par exemple on aurait pas le choix au début d'incarner aussi la fille ? Avant qu'elle ne soit "sacrifiée", elle pourrait se rebeller contre son sort et partir en croisade contre le système qui la condamne justement. Le but ça serait de rallier le plus de colossi à sa cause pour renverser l'ordre établi et abolir les sacrifices de jeunes filles et les massacres de colossi pacifiques.
Tout ça avec un cheval aussi classe qu'Agro, évidemment.

J'veux dire, quitte à faire un jeu qui va se vendre 100 fois moins que GTA, autant y aller à fond !

Un jeu qui avait mis tout le monde d'accord a sa sortie, c'etait Okami. Quelqu'un y a joue, verdict? Ca vaut le coup en occase? En plus d'etre tres joli parait que c'etait tres original...

Sinon chouette avatar ArjunAa...

Ca a fait un peu bizarre de le revoir dans Desperate Housewives 4 apres toutes ces annees mais il a toujours la grosse classe!

joyce koko a écrit:Un jeu qui avait mis tout le monde d'accord a sa sortie, c'etait Okami. Quelqu'un y a joue, verdict? Ca vaut le coup en occase? En plus d'etre tres joli parait que c'etait tres original...

Ôkami, c'est la classe. Ultime.
J'ai fait la version PS2, il paraît que c'est mieux encore avec la Wii (le fait de pouvoir manipuler le pinceau / wiimote). C'est d'une beauté
sidérante et, aussi naïf que ça puisse paraître, il y'a un côté réellement exaltant dans le fait d'agir pour créer / régénérer plutôt que pour détruire (même s'il y'a des batailles avec les démons).

Le personnage d'Ôkami est très réussi, on a vraiment la sensation de jouer avec une "louve divine" ! Dans ses déplacements, ses attitudes, elle est à la fois animale et très gracieuse, c'est très finement réalisé.

Le principe "artistique" du jeu est également très sympa, ça change de la thésaurisation névrotique d'armes ou d'items pour progresser.

Deux points négatifs :

• On ne peut pas accélérer les phases de dialogues / narration qui sont parfois longues et pénibles à cause du "pseudo-langage" pas du tout harmonieux (ça aurait été plus naturel et plus agréable à l'oreille en japonais)
  
• Le personnage "comique" de Issun, dont les blagues consistent à dire aux persos féminins qu'ils ont des gros seins... (et qui donc "parle" pour faire ses blagues, rajoutant aux phases de dialogues pénibles)

Je prends note!

Kitsune a écrit:
Ôkami, c'est la classe. Ultime.

Oi, oi! Je vais jouer les rabat-joie en ajoutant qu'Okami serait encore plus ultime si l'aventure n'était pas plombée par des passages irritants tels que des mini-jeux (déterrer des carottes, c'est bon pour les clebs ça, pas pour les louves!) à la maniabilité hasardeuse. Je plussoie les points négatifs déjà évoqués en insistant sur la lourdeur des phases de dialogues ainsi que l'inanité de leur contenu

Alors réussite formelle certes. Tant au point de vue technique qu'artistique. Mais j'émettrai quand même un léger bémol, au niveau du gameplay, finalement assez classique malgré l'utilisation subtile du pinceau. Je pense avant tout aux combats qui manquent un peu de pêche, surtout quand on sait que c'est Clover derrière et que ce sont les rois de l'innovation dans le genre action (Viewtiful Joe, God Hand).

A noter que c'est l'un des rares jeux où l'on ne peut discuter de la supériorité du gameplay à la wiimote par rapport au pad.
Okami constitue certainement une expérience unique, l'une des meilleures sur PS2, il faut cependant s'attendre à quelques "détails" horripilants.

Je reviendrai sur la narration dans les jv lors d'un autre post mais Shadow of the Colossus, c'est le mal! Et Metal Gear Solid aussi!

+1

Ôkami, c'est le dernier jeu en date que j'ai terminé (c'est dire si c'est accessible).
Hormis le fait que j'avais des crampes à l'index droit à force de maintenir R1 pour jouer du pinceau, c'est un peu l'expérience ultime ce jeu. Même Issun ne m'a pas dérangée (mais je suis bon public aussi). Je me le referais bien, rien que pour tenter les "donjons" où je me suis fait salement rétamer dès l'entrée (cette araignée...).

Enfin, oui, Ôkami forever! Tout gamer se doit d'y avoir joué!

Scudkhan a écrit:Je reviendrai sur la narration dans les jv lors d'un autre post mais Shadow of the Colossus, c'est le mal! Et Metal Gear Solid aussi!

Grrrr

Scudkhan a écrit:
Je reviendrai sur la narration dans les jv lors d'un autre post mais Shadow of the Colossus, c'est le mal! Et Metal Gear Solid aussi!

Tu dis ça uniquement parce que Snake il whoops ton ass dans Super Smash Brawl...

Houlà, ça y est, la Kojima Fan Brigade m'est tombée dessus!

Kitsune a écrit:
Tu dis ça uniquement parce que Snake il whoops ton ass dans Super Smash Brawl...

My ass is perfectly fine, thanks!
Need to catch me first if you wanna spank my behind, grumpy Snake

Pour en revenir à MGS et à "Kojima-sama", je ne critique pas l'auteur qui, malgré les contingences économiques, a su préserver une vision personnelle de son oeuvre. Au contraire, ils sont bien assez rares dans le domaine du jeu vidéo. Même si je ne partage pas son enthousiasme pour les délires metaphysico-sciencefictionnels, j'avoue que sa capacité à fédérer toute une communauté de gamers autour d'un scénario m'impressionne.

Par contre, ce que je lui reproche, ce sont ses choix en termes de narration. Kojima, c'est un homme influencé par le cinéma et ses réalisateurs. Il ne s'en cache pas. Et lorsqu'on lui a offert l'opportunité de travailler dans le milieu du jv, il s'est mis à construire des histoires en utilisant des procédés cinématographiques. Choix des angles de caméras lors des cutscenes, rythme de progression de l'histoire, Kojima se voit et agit lui-même comme un réalisateur.

Or, je suis persuadé que le langage du jeu vidéo lui est propre et ne doit pas être subordonné au langage du cinéma ou du livre. Tout comme le cinéma a dû un jour s'affranchir du roman et du théâtre, le jeu vidéo, en tant que médium à part entière, ne peut rester dans l'ombre de l'industrie filmique.
Evidemment, on ne peut nier la porosité qui existe entre les deux arts/industries. Mais le jeu a ceci de fondamentalement différent par rapport au cinéma : il est interactif. Raconter une histoire dans un jeu vidéo, c'est raconter une multitude d'histoires. Des histoires qui se dévoilent en fonction des actions du joueur. A ce niveau, je pense qu'une influence plus naturelle serait à chercher du côté des jeux de rôle papier.

Dans une interview accordée à Gamasutra, Kojima lui-même faisait part de ses doutes en matière de choix narratifs. Selon lui, il y avait deux voies possible et inconciliables :
- Proposer une histoire forte qui ne laisse que peu de place au libre arbitre du joueur mais qui lui remue les tripes
- Proposer différents chemins au joueur au risque de voir s'étioler la charge émotionnelle de chacun des scénarios

Et il hésitait sur la forme qu'allait prendre la suite de la saga MGS. Je pense qu'il est tout à fait possible de laisser choisir le joueur tout en gardant une histoire immersive. Je crois également que le jeu vidéo offre ses propres procédés de narration, dont certains restent à défricher. Mais le médium est encore jeune et les développeurs actuels sont encore trop occupés à penser en terme de narration cinématographique. Restreindre l'utilisation abusive des "cut scenes" (scènes qui COUPENT le déroulement naturel du jeu) serait un premier pas dans la bonne direction

N'étant pas encore inspiré, je réfléchi toujours à une réponse structurée... mais bon tant pis. Je trouve que Kojima à réussi un tour de force avec ses Metal Gear. Il a réussi à proposer un jeu doté d'un expérience narrative extra et des phases de jeu vraiment jouissive... alors oui les cut scenes sont nombreuses mais necessaires.

Kojima a aussi tenté d'innové dans le gameplay: Metal Gear Solid 1 a presque lancé le genre Infiltration, où en tant que joueur, il est impossible d'avancer en courant comme un dingue et tirer sur tous ce qui bouge.

Et les boss fights de Metal Gear, c'est super cool aussi...